Les passe-frontieres

- Snif, Snif... T'as pété?
- Mais NON!
- Alors c'est quoi cette odeur de camembert?
- Ah, ca, c'est les chaussettes sales de Coralie, elle me les fourre toujours dans ma poche latérale!
- T'en fais pas, plus qu'une semaine et on te vide.
- T'as envie de rentrer toi?
- Ben j'sais pas... je suis quand même un peu fatigué, j'ai la dorsale qui s'afesse, la bretelle qui va lâcher...
- ...Et moi j'ai pris du ventre et des hanches, j'ai l'impression d'être un sac a patates...
- Mais en même temps, ce voyage est tellement beau que l'on n'a pas envie que ca se termine.
- Ouais, surtout qu'en rentrant, on sera SPF (Sans Placard Fixe).
- Bah, t'en fais pas, les connaissant, ils vont vite nous ressortir pour un nouveau voyage.
- A moins qu'ils nous jettent comme des vieilles chaussettes.
- Toi, tu fais une fixation sur les chaussettes!
- Oui, ben on voit que c'est pas toi qui a dû supporter celles de Coralie pendant 7 mois!!
- Non... Mais je crois que j'ai déjà des tuyaux pour un prochain voyage.
- Oh vas-y, dis!!
- Non, parce que c'est pas le moment. En rentrant, je crois qu'ils doivent chercher le travail...
- C'est quoi le travail?
- J'ai pas bien compris mais d'après ce que j'ai pu entendre, c'est quelque chose qui fait mal.
- Mais pourquoi ils le cherchent alors?
- Ben je crois que c'est necessaire pour un autre voyage.
- Pouh...! C'est quand même tordus les humains!
- ...Eh, on nous amène où là?!
- Ah, je crois que c'est l'heure du tapis roulant et des rayons X
- Alors ca y est, c'est vraiment la fin?
- J'espère juste que dans la soute on sera pas à côté de Louis Vuitton, quel snob celui-là!

FIN

Machu Pichu

Isla de los Uros

Isla Amantani

Sur l'Isla Taquile, les hommes tricotent les bonnets

Alligator, Pampa dans la region de Rurrenabaque

    ... Et pour d'autres images, il y a toujours les albums photos...

Nous voila a Potosi, ville mythique pour le Cerro Rico et ses mines d'argent qui ont enrichi l'Europe a partir du 17eme, faisant des milions de morts dans la population indigene et esclaves africains! Aujourd'hui les mines meme si elles ne sont plus rentables fonctionnent encore et les conditions de travail sont toujours tres difficiles. Aprés avoir hésité longtemps nous nous sommes quand meme decidé á aller visiter ces mines. Notre guide, un ancien mineur, nous explique que les mineurs sont encore tres fier de leur travail et de voir qu'on s'y interesse, ca nous rassure un peu car on avait peur du cote voyeuriste de la chose. Avant de se rendre dans les mines on passe au marché des mineurs, ou l'on trouve de la dynamite, des feuilles de Coca (indispensable pour le travail des mines) et de l'alcool a 96 (les mineurs le boivent dilué dans des sodas!!). Les mineurs se rattachent a l'alcool et les croyances religieuses pour tenir dans cet enfer. Dans chaque mine on trouve un Tio, un diablotin, "maitre de la mine" qu'ils veneirent en permanence pour ne pas avoir d'accident dans la mine.

Vendeuse de coca, marché des mineurs, Potosi

Sucre

Autre capitale du pays (c'est un peu compliqué). Lors de notre passage, manifs tous les jours soit des etudiants, des opposants autonomistes (Sucre est une ville tres riche, c'est vraiment une autre Bolivie), des vendeurs du marché ou des paysans pro Morales qui reclament l'election de nouveaux prefets et qui ont fin par bloquer la ville pendant plus d'une semaine! Bref, une situation politique tendue et pas toujours tres claire. La galere pour en sortir, on a fini par trouve un camion betaillere charge de Boliviens qui se rendait a Potosi par un autre chemin qui serpentait au milieu des montagnes (5h a se faire secouer et manger de la poussiere...maintenant on en rigole c'est meme notre plus beau souvenir de trajet). 
   

Blocage des paysans, Sucre

Art de nuit, Salar de Uyuni

Ca y est, on est en Bolivie, derniere etape de notre periple. Et on n'est pas decus! . Apres La Paz, une ville folle dans une cuvette perchee a 4000m, on file vers le Salar de Uyuni (le plus grand desert de sel au monde) et le Sud Lipez. 4 jours dans cette region ou l'on traverse les paysages les plus hallucinants qu'on est jamais vu. On enchaine desert de sel blanc a l'infini, des deserts rouges, jaunes et des lacs aux couleurs incroyables. Les animaux sont lá pour completer la carte postale. On en a pris plein les mirettes, on vous laisse admirer les photos, elles parlent d'elles-memes!

Pour finir en beaute, bains dans des sources chaudes á 4800m au lever du soleil par une temperature de -5° (on avait du givre sur les cheveux en meme temps qu'on se lavait... non pardon, baignait...).
Si il faisait plutot froid sur le Salar, le climat politique est plutot chaud en ce moment. Poussees autonomistes, blocages et greves pour les retraites, les tensions sont vives dans le pays. Schematiquement, le pays est divise en 2: l'Est, riche-metisse-autonomiste (á la botte de la CIA et des multinationales) et l'Ouest, pauvre-indigene-pro-Morales (le 1er president indigene d'Amerique Latine). Un referemdum revocatoire a confirme la popularite d'Evo Morales mais aussi celle des prefets des regions autonomistes. Les problemes demeurent et la tension grandit...
A suivre...

Vallée de Santa Cruz

Voilà le Pérou, c 'est haut, c'est grand et c'est beau!! Nous sommes arrivés à Huaraz, dans la cordillere blanche, en pleine fête nationale. Défilés militaires, pétards dans tous les sens et hôtels bondés, on en profite pour faire un trek de 4 jours en montagne dans la vallée de Santa Cruz. Bon, camper à 4300m ça caille un peu mais les paysages valaient bien une petite goutte au nez (slurp!). Dopés à la feuille de coca on n'a pas eu le mal d'altitude, ce qui n'a pas été le cas de tout le groupe, partis à 10 on a fini à 6...
Après la montagne...encore la montagne (ben oui c'est le Perou...).On se pose une journée dans la belle ville d'Arequipa avant de se diriger vers le canyon de Colca, le plus profond du monde. 2 heures de descente et 4 heures de bonne grimpette avant de regagner le village de Cabanaconde et de s'enfiler deux steaks de lamas avant d'aller au lit, bien claqués.

Marché, Canyon de Colca 

Le problème avec le Pérou c'est qu'on ne peut pas s'enlever de la tête l'air de "El condor pasa". Le canyon de Colca est rempli de ces impressionants rapaces et on a pu les observer de près.

Marché aux animaux, Sasiquili

   Il y a beaucoup à dire sur ce petit pays coincé entre deux géants. Ca y est, on est bien dans les Andes et ca se voit! Les lamas nous regardent de leur air arrogant, chapeaux de feutre et ponchos, les gens d'ici sont vêtus des habits traditionnels Quechua...mais non, ils ne sont pas habillés en decatlon bande d'incultes (ca c'est plutôt nous), c'est le nom du peuple de cette partie des Andes. Ils/elles sont
beaux/belles avec leurs joues rouges. Faut dire qu'ici il fait plutôt frais et quand on se ballade, on se retrouve vite à 4000m.
   A Otavalo notre première étape, on a pu assister à la finale de foot de la coupe des Libertadores qui réunit les 2 meilleures équipes du continent et pour la première fois de l'histoire une équipe d'Equateur a gagné! C'était la folie et encore un pretexe pour faire la fête!

Le Cotopaxi dans les nuages

  On s'est un peu rapproché des étoiles lors de l'ascension du Cotopaxi, un volcan qui atteint les 5897m! Première étape (et dernière pour Coralie) le refuge à 4800m. Pour Thomas l'ascension vers le sommet débute à minuit, équipé de crampons et piolet. A partir du premier glacier chaque pas devient une souffrance et on se demande vraiment ce qu'on fait là, surtout en pleine tempête de neige. Et oui, les conditions étaient carrément pourries et le vent trop fort nous a fait faire demi-tour à 5600m (ah vraiment, y'a plus de saison ma p'tite dame!). Il n'y aura donc pas de photos de l'impressionnant cratère fumant et enneigé.  Un grand sentiment de frustration et la rage contre le temps (méteo national, méteo du capital!!).   

Fabrication de la Chicha, Campo Cocha

   Après les hauts sommets, direction la forêt amazonienne. Grâce au bouche à oreille on se retrouve aux cabanes Nanambiiki, un super projet de tourisme communautaire qui permet de protéger ce bout de forêt des compagnies pétrolières. Celles ci pillent le territoire sans aucune compensation pour la communauté (ah si ils offrent des tondeuses et des machines à coudre...). Le tourisme permet de dégager un revenu autre que celui du pétrole et permet de déclarer la forêt zone protégée, mais jusqu'à quand? En tout cas ca nous a permis de nous immerger pleinement dans la culture Quichua: apprentissage des usages des plantes, technique de recherche d'or (il y en a!), techniques traditionnelles de chasse et de pêche, expériences culinaires, comment dire...originales avec entre autres dégustation de chantacuros, ces énormes larves bien grasses et bien gôutues (...avis divergeants!), expériences chamaniques avec un rite de purification sous l'effet de l'ayauasca (une liane hallucinogène), fabrication de chocolat et de chicha (alcool de manioc fermenté notamment gràce à la mastication des femmes...hmmm, on vous voit déjà saliver).
Bref, 4 jours riches en expériences nouvelles. On pourrait compléter la série des Martine: "Martine en Amazonie". Coralie s'est même liée d'affection avec une magnifique mygale qui l'attendait devant la porte de la cabane.
   On a ensuite filer a Cuenca où l'on a pu voir de véritables têtes réduites par les indigènes Shuar (appelés aussi Jivaros). Hallucinants et vraiment dégueu (réduites à une taille de tête de chat, avec la bouche cousue)!!!

Villa de Leyva

Pour répondre à certains, nous ne sommes pas des barbouzes qui avaient pour mission de libérer Bétancourt, ce n'est que pur hasard si elle a été libéree le lendemain de notre départ.
Oui il y a une certaine violence en Colombie mais oubliez les mythes et les images d'Epinal que l'on connait en France sur ce pays. Non, Escobar et le cartel de Medellin n'existent plus et les Farcs ne sont pas responsables de tous les maux du pays (leurs rangs s'épuisent et ils n'ont aucun soutien populaire). Il y a aussi la "parapolitique" menée par Uribe qui fait bien plus de ravages, les groupes paramilitaires en relations constantes avec le gouvernement (60 députés ont été mis en cause pour entretenir des relations avec ces organisations) sont responsables de 5 fois plus de morts que les Farc. Mais comme leurs cibles privilégiées sont les opposants politiques, les syndicalistes, les homosexuels, les SDF... forcement on en entend moins parler!!! Le pays est ultra militarisé, les bidasses font même les animations dans les supermarchés (véridique, voir album photo).
Ces quelques précisions étant faites (on pourrait encore dire beaucoup...), le pays est magnifique et tout voyageur ayant un peu de bon sens peut en profiter. En plus de ca, on a rencontré des gens sympas et on a fait la fête (ca faisait longtemps...), on a gouté le "meilleur café du monde" (et plus que gouter) l'aguadiente, le Ricard local en moins bon bien sûr...

Granada, Nicaragua

Les bus locaux en Amérique centrale méritent bien un paragraphe! C'est vieux school bus américains personnalisés qui paraissent en être toujours à leur dernier voyage sont un formidable moyen de transport, ils vous amènent partout, à toute heure, pour une somme modique. Ils permettent de se méler à la populace (et à tous les animaux de la basse-cours), voir carrément de se monter dessus. C'est qu'il faut être en bonne condition physique pour les prendre... c'est du sport! On les prend en marche, on nous arrache le sac pour le balancer sur le toit (un équilibriste, genre spiderman, saute sur le toit, jette les sacs et réapparait à l'intérieur par une fenêtre et tout ca toujours en roulant). On slalome entre les gamins, les poules, les vendeuses en tout genre, les "pharmaciens" qui proposent des potions magiques qui soignent des champignons aux pieds jusqu'au cancer des testicules. Quand on a de la chance, on est assis à 3 sur une banquette prévue pour 2 enfants. La course avec les autres bus peut reprendre...et tous les coups sont permis (passage en force sur la voie de gauche, queue de poisson...). On s'accroche, on transpire et on serre les fesses. Mais heureusement, il y a toujours un jésus collé sur le pare-brise pour veiller sur nous avec l'inscription "Dieu bénit ce voyage". OUF, on est sauvé!! 

22 mai:

Le Honduras nous a accueilli avec une bonne surprise: nous sommes arrivés à La Ceiba en plein carnaval (très réputé). Le changement de culture est radical. Ici, population noire, samba, danses collé-serrées et ambiance bouge-ton-zouk garantie! Le prix des hotels aussi est une sacré surprise (moins bonne celle-là). Nous embarquons le lendemain pour Utila, "l'île-trop-belle-qu'il-ne-faut-pas-louper", un des plus beaux spots de plongée du monde. Grosse erreur: on n'a pas plongé (on devait bien être les seuls) et du coup l'île s'est avérée un peu ennuyante, très touristique et hors de prix. Bon c'est pas grave, on décide de quitter la côte pour l'interieur du pays. Le parc national La Tigra est magnifique...paraît-il, puisque nous n'y sommes pas restés, prix des hotels inabordables. On passe alors une nuit inoubliable dans la capitale, Tegucigalpa (voir album photos...) avant de partir pour Isla del Tigre, une jolie petite île tranquille sur la côte pacifique, qui nous réconcilie un peu avec le pays. Mais dans l'ensemble, assez déçus...On prend ça avec philosophie et on se dit que tout ne peux pas être fantastique, ça serait cruel pour vous!!

Isla del Tigre, Honduras

28 mai
Oh Nicaragua, Nicaraguita...
Ahhhhh!!! Quel bonheur d'arriver à Leon (Nicaragua) après des heures interminables de bus et un passage de frontière assez folklo (en pousse-pousse s'il vous plaît!). Cette ville est jolie et annimée. En plus, quelle chance, on arrive en pleine féria (et oui encore!). On se réjouit d'avance des quelques jours que l'on va passer ici! C'était sans compter cette chère Alma, une dépression qui amène dans ses bagages un bel ouragan tropical. Au réveil, pluie, vent terrible, coupure totale d'eau et d'electricité pendant plus de 24 heures, innondations dans la ville et toute la région, dégats assez important (le pays est pauvre et beaucoup de constructions sont faites de bois et de tôles). Du coup, on fait des provisions, on entame notre 1357ème partie de Yam, on échange nos récits de voyage et nos bons plans avec un couple de français parcourant le continent en Scooter, et on attend que ça passe...Le lendemain l'ouragan "se fue" mais cette chère Alma nous collera aux basks sur tout notre trajet en Amerique centrale. Cela ne nous empêchera pas d'apprécier Granada et surtout Ometepe, une île volcanique magnifique sur le lac Nicaragua. Ce pays et ses habitants nous ont plu, son histoire aussi. L'histoire, trop commune, de dictateurs armés et soutenus par les Etats-Unis et de révolution. Mais cette fois celle-ci n'était pas manquée. Seulement, arrivée au pouvoir, elle connue des dérives et aujourd'hui le front sandiniste de libération nationale (FSLN) à nouveau au pouvoir pactise avec l'Eglise et restreint le droit à l'avortement...   

Leon, Nicaragua

Antigua