Le Chiapas
Communauté zapatiste de Bolon Ajaw, Chiapas
2 avril
Arrivée á San Cristobal de las Casas fort bien acceuillis chez Thibault et ses collocs (encore merci à Gloria et Manelic pour les contacts), dans une ville oú se mèlent indigènes tzotzils, tzeltals, Choles (et bien d'autres), étudiant-es et volontaires de tous les pays, attirés par ce que beaucoup nomment le "tourisme révolutionnaire". Place forte du zapatisme notre but était aussi de mieux comprendre ce mouvement. En 1994 alors que le Mexique des puissants fête son entrée dans l'ALENA, des paysan-nes indigènes du Chiapas, exploité-e-s jusqu'alors dans les haciendas, privés de terres et de droits prennent les armes, coordonnés par l'armée zapatiste de libération nationale (EZLN). Après être passé par de multiples phases parfois contradictoires, de la clandestinité à la notoriété, de la lutte armée aux revendications politiques sur la scène nationale, le mouvement aujourd'hui lutte pour la préservation des terres qu'ils-elles ont récupéré ("La terre appartient á ceux qui la travaillent" Zapata) alors que le gouvernement agit aujourd'hui comme s'ils n'existaient plus, laissant les milices paramilitaires s'occuper des "sales besognes". Après avoir fait une manif pour la libération des prisonniers politiques en grève de la faim et avoir vu le travail des différentes orga avec les communautés indigènes, on décide de partir en brigade d'observation dans une communauté zapatiste par le biais du Capise. Le travail des brigades consiste essentiellement á assurer une présence d'observateurs internationaux afin de dissuader les paramilitaires de commettre des exactions. Si cela n'est pas une solution, les brigades permettent au moins d'éviter d'autres agressions dans l'état actuel des choses. Nous étions 4 dans notre brigade: Alvar le norvégien, Fernando l'espagnol et nous. Nous sommes restés 9 jours dans cette communauté de 8 familles. Nos activités consistaient essentiellement à aller chercher de l'eau à la rivière, du bois pour le feu et glandouiller (au bord d'une rivière bleu turquoise). Tout a été relativement calme. Le retour à la ville et à l'opulence capitaliste a été honteusement arrosé (l'alcool est interdit dans les communautés) et en plus on s'est pété le bide (après 9 jours de tortillas , riz et frijoles).
Après 3 semaines à San Cristobal visite de Palenque et cap sur le Yucatan avec sa côte paradisiaque...